Google : le géant perd son procès en appel contre l’Union européenne

On reproche souvent aux grandes compagnies de la Silicon Valley d’abuser de leur position dominante. Il est vrai que bien souvent, les GAFA arrivent à imposer leurs conditions. L’Union européenne a confirmé aujourd’hui une sanction prononcée contre Google en 2018.

Il y a quatre ans de cela, l’Union européenne avait infligé une amende record de 4.34 milliards d’euros en 2018. L’institution reprochait à Google d’obliger les fabricants de smartphones sous Android à promouvoir son moteur de recherche et ses applications en les installant dès la sortie d’usine aux côtés des du constructeur. Le géant de la recherche avait bien évidemment fait appel, mais la sanction est tombée aujourd’hui : l’entreprise devra payer.

Siege de Google

La note est salée, puisqu’à l’époque, l’Union réclamait pas moins de 4,34 milliards d’euros au titan de Menlo Park. Le tribunal européen a tout de même su faire preuve de clémence en abaissant le montant de “l’amende” de près de 5%, tout en confirmant largement le jugement de 2018. Google n’est ni la première victime, et sans doute pas la dernière victime de la croisade antitrust des gouvernements européens.

Abus de position de dominante: tous les GAFA sont sur la sellette

Qu’on les appelle les géants de la Silicon, la Big Tech ou encore les GAFA, les entreprises visées par toutes les lois européennes sont bien connues, et plutôt défavorablement, dans le domaine de l’abus de position dominante. Google utilise son omniprésence sur le Web pour imposer encore plus son moteur de recherche, Amazon utilise la puissance de sa plateforme de vente pour placer ses propres produits et imposer ses conditions aux partenaires commerciaux, Apple impose sa fameuse taxe aux développeurs. La liste est longue des griefs que l’on peut porter aux grandes entreprises américaines de la technologie.

Étonnamment, la Commission européenne avait découvert que Google estimait que l’adoption massive des téléphones mobiles serait un danger existentiel pour la compagnie. D’où l’utilisation de ces tactiques commerciales déloyales pour surnager au-delà de la concurrence. La commission a rejeté la défense de Google selon qui il était nécessaire de préinstaller les applications Google Mobile Services (Search, Chrome, Maps, YouTube et autres services les plus connus de la marque) pour éviter une trop grande fragmentation de l’écosystème Android. Au contraire, aux yeux de l’Union, cette manière d’agir est la caractérisation même d’une pratique anticoncurrentielle. Google a la possibilité de faire un dernier appel auprès de la plus haute juridiction européenne, ce que la compagnie ne manquera sans doute pas de faire, tant les sommes en jeu sont colossales.