L’actrice générée par l’IA Tilly Norwood provoque un tollé à Hollywood

Tilly Norwood est une « actrice » entièrement générée par l’intelligence artificielle. Mais son apparition a provoqué la colère de plusieurs acteurs américains, et s’est attiré les foudres d’un célèbre syndicat américain.

Si les acteurs ne font pas partie de la liste des métiers susceptibles d’être remplacés par l’IA, selon OpenAI, ces derniers pourraient avoir du souci à se faire. L’actrice française de Lara Croft a par exemple attaqué le studio après avoir été remplacée par l’IA lors des remasters du jeu culte. D’ailleurs, le célèbre acteur Nicolas Cage a déjà mis en garde les jeunes acteurs contre les dangers de l’IA. Et pourtant, cela n’a pas empêché la productrice Eline Van der Velden de dévoiler, le week-end dernier, Tilly Norwood, une « actrice » créée de toute pièce par l’intelligence artificielle.

Crédit photo : IA Xicoia

De nombreux acteurs ont vivement réagi face à cette initiative. Parmi ceux-ci, on retrouve notamment Emily Blunt, célèbre pour ses rôles dans des films tels que Sicario, Le Diable s’habille en Prada, ou encore Oppenheimer. Celle-ci déclare : « C’est vraiment, vraiment effrayant. Allez, les agences, ne faites pas ça. Arrêtez, arrêtez de nous enlever notre connexion humaine. »

Le syndicat des acteurs s’insurge

De son côté, le syndicat américain qui représente les professionnels de l’audiovisuel, le SAG-AFTRA (Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists), n’a pas tardé à réagir. Ce dernier, qui a déjà participé à une vaste grève des acteurs, estime que l’IA « vole » ainsi le travail des véritables acteurs, dont elle s’est inspirée pour produire Tilly Norwood.

« Pour être clair, “Tilly Norwood” n’est pas une actrice, c’est un personnage généré par un programme informatique entraîné sur le travail de nombreux comédiens professionnels — sans permission ni rémunération. », écrit le syndicat.

« Elle n’a pas d’expérience de vie à retranscrire, pas d’émotion et, d’après ce que nous avons vu, le public n’est pas intéressé par un contenu généré par ordinateur déconnecté de l’expérience humaine. Cela ne résout aucun “problème” — cela crée au contraire le problème d’utiliser des performances volées pour priver les acteurs de travail, mettre en péril leurs moyens de subsistance et dévaluer l’art humain. »

Source : polygon