Qu’est-ce que le Li-Fi, cette nouvelle technologie qui veut succéder au WiFi ?

On parle beaucoup du LiFi depuis quelques années, une nouvelle technologie de transfert de données qui utilise la lumière visible et non les ondes électro-magnétiques, comme avec la technologie wifi. Cette technologie permet à la fois des vitesses de transfert plus importantes et surtout une sécurité accrue.

Qu’est-ce que le LiFi, comment ça marche ?

Le LiFi, de l’anglais Light Fidelity est une technologie de transfert de données qui utilise la lumière visible de notre environnement. Pour faire simple, n’importe quelle lampe LED peut faire office de transmetteur : il suffit que celle-ci soit connectée à un appareil qui l’allume / l’éteint de manière extrêmement rapide, plus vite que ce que l’oeil humain peut distinguer.

Pour fonctionner, pas besoin de baigner en permanence son appartement ou sa maison dans la lumière : cette technologie peut aussi fonctionner avec une intensité lumineuse si basse que l’on croirait la lumière éteinte.

Pas besoin non plus d’avoir le champ dégagé entre la source lumineuse et le récepteur : même la lumière réfléchie par les murs permet de transmettre des données. La vidéo suivante du chercheur Harald Haas, à l’origine de cette technologie, en explique le principe (sous-titres français) :

Pourquoi le LiFi est-il plus intéressant que le Wifi ?

Plus rapide

Le LiFi permet des vitesses de transfert bien plus importantes que le Wifi, puisque des chercheurs ont montré que cette technologie serait capable d’atteindre des vitesses de transfert avoisinant les 224 gigabits par seconde dans les deux sens ! Mais dans des conditions réelles de test, la vitesse maximale atteinte pour le moment avoisine 1 gibigabits par seconde. Par ailleurs, la bande Lifi est 10 000 fois plus large que la celle Wif, ce qui signifie que plus d’utilisateurs peuvent se connecter simultanément à une seule borne. 

Plus sécurisé

Autre intérêt, qui semble a priori un inconvénient : le LiFi ne traverse pas les murs. Il faut donc installer un ou plusieurs émetteurs dans chaque pièce de la maison. C’est en réalité plutôt bien du point de vue de la sécurité : les ondes électromagnétiques traversent les murs, et il est toujours possible à des personnes mal-intentionnées de “craquer” la clé de sécurité du réseau, et donc de récupérer potentiellement des données confidentielles.

Plus fiable et moins dangereux

Les ondes électromagnétiques utilisées par le wifi posent des problèmes dans de nombreux contextes. Il y a d’abord les environnements urbains denses où l’abondance de réseaux rend difficile l’utilisation du wifi. Souvent, dans les grandes villes, le courant porteur de ligne était jusqu’ici préférable car il permet des vitesses de transfert souvent plus élevées.

Le lifi dans l’avion ? Internet arrive enfin en cabine !

Il y a ensuite les hôpitaux et les avions dans et à proximité desquels les émissions électromagnétiques peuvent perturber des instruments de mesure très sensibles, et causer des accidents. Le LiFi y serait parfait, histoire d’inscrire ce bus de San Francisco 2.0 avec wifi dans la banalité.

Plus versatile

Le LiFi permet des applications jusqu’ici impossibles, comme la localisation précise de personnes dotées d’un récepteur dans un espace fermé. L’entreprise néerlandaise Philips a par exemple développé un système à destination des commerçants, et qui transforme n’importe quel smartphone doté d’une caméra en récepteur LiFi. La démo en anglais dans le Carrefour Euralille :

Le LiFi permet d’y localiser avec une précision de 1cm les clients, et de permettre à ces derniers de savoir précisément où se trouve un produit. Chemin faisant, vous vous en doutez, le client en question recevra des coupons qui correspondent aux produits qui l’entourent.

En outre, cette technologie est, selon ses promoteurs, plutôt bon marché à mettre en place. Ce qui implique que demain cette technologie pourra également servir aux voitures autonomes. En effet, c’est tout l’environnement urbain qui pourrait communiquer avec ces voitures connectées, et éviter ainsi la mise en place d’autres infrastructures plus longues et plus coûteuses à mettre en place.