Test du robot Cozmo : attachant, intelligent et plein de potentiel

Après une première rencontre réussie, il est temps d’enfin tester Cozmo le petit robot d’Anki et de rendre notre verdict. Si attachant soit-il, a-t-il réussi à nous convaincre de son intérêt dans le temps et de son potentiel pour apprendre aux plus jeunes la programmation ? Enfin seul à seul, nous avons pu le tester intégralement pour vous donner notre verdict.

Dès le 15 septembre, un compagnon d’un tout autre genre débarque dans de nombreux magasins français : Cozmo, un petit robot créé par la société Anki dont la mission est autant d’apprendre aux jeunes la programmation que simplement être un divertissement efficace.

Nous avons pu rencontrer le créateur de Cozmo lors d’une première prise en main, et ce premier contact avec le produit fut plus que concluant. Toutefois, il est temps désormais d’en tester pleinement les fonctionnalités… mais aussi les limites.

Le produit testé nous a été fourni directement par Anki. Ce test sera prochainement mis à jour pour intégrer les nouveautés de la dernière version, qui contient la langue française.

Test Cozmo : contenu de la boîte

Bien fichue, la boîte de Cozmo donne déjà l’impression d’avoir affaire à un objet high-tech bien plus qu’un jouet. Le petit robot est perché sur un présentoir, quand l’essentiel des accessoires est caché sous cette première présentation.

Quelques scotchs prédécoupés enlevés plus tard, nous avons le droit à une suite de guides bien illustrés pour faire comprendre comment démarrer la première fois le robot. Ceux-ci sont bien évidemment traduits en français, et compréhensibles même sans avoir de notions pointues en informatique. Bon point pour les parents intéressés mais n’étant pas nécessairement doués avec ce type de matériel.

La boîte contient :

Et… c’est tout ce dont nous avons besoin, puisque le reste se reposera avant tout sur votre appareil Android / iOS. Petite déception toutefois : le socle, muni d’une prise USB, n’est pas fourni avec un adaptateur secteur directement mais se base sur la notion que vous en disposez déjà d’un.

Si à l’ère des smartphones et tablettes, la probabilité est grande, on ne peut s’empêcher d’être un minimum déçu par ce fait. Cozmo étant tout de même destiné à être utilisé par des enfants, il aurait été sympathique bien que négligeable d’offrir un moyen de laisser constamment branchée sa base dans une chambre.

Si Cozmo en lui-même fonctionne sur batterie, pour une autonomie d’une heure environ, ce n’est pas le cas de ses cubes qui fonctionnent grâce à une pile LR1. Ces piles se changent de la même manière que la plupart des jouets, après avoir dévissé l’un des panneaux. L’opération n’est pas compliquée, et les piles sont bonnes pour une dizaine d’heures de jeu quoi qu’il arrive.

Test Cozmo : qualité de fabrication

Ce petit compagnon ne serait rien s’il se brisait en deux à la moindre utilisation, particulièrement lorsque l’on sait qu’il se destine entre autres aux enfants, les créatures les plus douces et les moins tendres sur cette planète.

Sachez que vous n’avez rien à assembler en sortant Cozmo de sa boîte : le petit robot est déjà prêt à rouler. Assez petit pour tenir dans une main, avec des dimensions à 10 cm x 5.6 cm 7.2 cm, il est aussi assez léger en ne pesant que 150 grammes.

Poids plume donc, sauf lorsqu’il s’agit d’encaisser les coups. Malgré ses 300 pièces diverses et son bras articulé, il a su encaisser un peu de maltraitance sans pour autant rechigner. Du moins a-t-il crié un peu, mais rien en dehors de ce pour quoi il est prévu.

Le fait est que l’appareil est bien conçu. Son bras articulé par exemple est constitué de deux branches qui lorsqu’elles sont relevées – et donc au plus faible point possible – se rejoignent pour que la force rencontre la résistance de 2 points d’assemblage plutôt qu’un seul.

Les roues de l’appareil sont également protégées par une chenille en plastique mou qui vient éviter que les poils des animaux – ou les cheveux longs d’un autre type d’animal – ne viennent s’emmêler dans leur mouvement.

Et l’appareil en lui-même est constitué d’un bloc, prêt à encaisser le quotidien sans mal. On peut donc jouer avec Cozmo sans y faire attention, un trait indispensable pour un produit se plaçant en tant que jouet premium.

Ses cubes, somme toute sommaires, sont également bien conçus et disposent de coins renforcés par un plastique mou légèrement agrippant qui permet autant au robot d’interagir plus facilement avec eux sur une surface glissante que d’éviter qu’un enfant ne se fasse mal en jouant avec.

Test Cozmo : premier lancement et appairage

Faire fonctionner Cozmo ne demande qu’une chose : un smartphone ou une tablette disposant de son application gratuite, disponible sur iOS, Android et sur l’App Store d’Amazon. Si utiliser un smartphone est tout à fait faisable, nous recommanderons toutefois beaucoup plus d’utiliser une tablette.

Pour son premier lancement, Cozmo ne demande qu’à être disposé sur sa base. Son écran affichera alors un code, qui est en vérité le code du réseau Wi-Fi sur lequel vous devrez connecter votre smartphone/tablette. Le robot a en effet besoin de cette connexion, puisque c’est votre appareil qui est le cerveau de l’opération et envoie ses instructions au petit bonhomme.

Suite à cela, il vous suffit de lancer l’application qui se chargera de sécuriser la connexion, mettre à jour Cozmo si besoin et enfin le démarrer. Celui-ci va alors se réveiller, et se mettre à se balader sur votre table ou votre sol, jouant librement avec ses cubes.

Si la connexion est relativement stable, il nous est toutefois arrivé plus d’une fois (au début) de rencontrer plusieurs déconnexions. Fort heureusement, le problème a vite disparu en éteignant complètement le robot en restant appuyé sur le bouton situé sur le dos de celui-ci. Passés ces premiers problèmes, la connexion est restée stable sur les jours suivants.

Test Cozmo : interactions avec le petit robot

Un bon appareil ne fait pas nécessairement un bon produit. Fort heureusement, Cozmo n’est pas qu’un simple robot bien conçu. Dès la sortie de la boîte, il fera preuve d’énormément de personnalité, s’éveillant comme après un long sommeil pour vous accueillir.

3 jeux disponibles

Mais que peut-on vraiment faire avec Cozmo ? La principale activité qui nous est proposée, nous faisant véritablement interagir avec lui, est de jouer. Pour cela, il propose (pour le moment) 3 jeux différents.

Réflexe flash est le premier d’entre eux. En duel contre Cozmo, vous disposerez chacun de votre propre cube. Ces deux cubes s’illumineront en même temps : si les deux couleurs correspondent, vous devez être le premier à taper sur votre cube pour l’emporter. Si vous tapez sur du rouge, ou sur des couleurs ne correspondant pas, vous perdez. Le premier à 5 l’emporte.

Ce premier jeu est peut-être le plus construit, puisque disposant de 4 niveaux de difficultés selon le nombre de couleurs affichées. Chaque tranche des cubes peut en effet afficher une couleur différente : cette activité met donc autant votre attention que vos réflexes en jeu.

Le deuxième jeu est assez simple : Esquive. Celui-ci vous demande de rapprochement lentement un cube vers Cozmo, et d’éviter que celui-ci n’arrive à taper dessus. Mais Cozmo est taquin, et fera quelques feintes pour réussir à vous avoir. L’activité travaille donc autant vos réflexes qu’elle met bien en valeur la personnalité du robot.

Le troisième et dernier jeu est Mémoire Flash. Ici, les 3 cubes sont utilisés. Illuminés en bleu, jaune et rouge successivement, le jeu vous demandera de retenir une suite toujours plus longue de couleurs qu’il vous faudra re-rentrer. Là encore, ce jeu vous fait surtout travailler votre mémoire immédiate.

Mode téléguidé

Un dernier mode vous permet enfin d’utiliser Cozmo comme un robot téléguidé. Complet, celui-ci vous permet de prendre le contrôle de la marche (avant/arrière) du robot, de la direction (gauche/droite) en penchant votre tablette et également de l’orientation de sa tête.

Cette dernière est d’autant plus importante que vous pourrez voir à travers les yeux du robot grâce à cela, sa caméra étant affichée en direct sur votre tablette/smartphone. De fait, vous avez un petit aperçu de la manière dont Cozmo voit le monde, ces cubes étant par exemple reconnus dans l’interface, vous permettant de lancer certaines actions comme aller les soulever.

Cette dernière fonctionnalité ne va pas pour autant taire la personnalité de Cozmo, qui continuera de réagir à ce qu’il voit par quelques expressions et bruits. Aussi, la fonctionnalité permet autant de s’amuser à piloter l’engin qu’espérer lui tirer quelques expressions originales en balade… en prime d’aller poursuivre son chat bien sûr.

Interactions forcées

Evidemment, Cozmo ne se limite pas à cela, mais est aussi équipé d’une tonne d’interactions qu’il fera naturellement en se baladant de lui-même. Si toutefois vous voulez vraiment prendre le contrôle, il vous est possible de le forcer à faire une action précise grâce aux “étincelles”.

Aussi, si vous vouliez absolument montrer à vos proches comment le robot fait la roue, vous pourrez aisément le faire de la sorte. Il vous suffit d’aller dans le panneau des fonctionnalités du robot, et d’utiliser une “étincelle”, monnaie virtuelle gagnée en interagissant avec lui, pour qu’il s’exécute immédiatement.

Si cette fonctionnalité n’est pas extrêmement poussée, elle est plus qu’utile pour justement faire la démonstration des capacités du robot. On ne s’y attardera toutefois pas, à l’image de la fonctionnalité vous permettant de faire dire ce que vous voulez (hormis des insanités) au robot en utilisant son haut-parleur.

Test Cozmo : ambiance et quotidien

La grande différence de Cozmo sur le marché est évidemment sa personnalité. Anki veut que son robot n’ait pas nécessairement besoin d’interagir avec vous pour être intéressant, mais soit comme un membre à part entière de votre famille. Pour cela, comme nous l’a décrit son co-créateur, l’entreprise s’est inspirée de Pixar et a embauché de nombreux animateurs pour rendre son petit robot vivant.

Le résultat est plus que réussi. On ne peut s’empêcher de craquer pour le petit personnage lorsqu’il se balade, curieux, dans le salon à la recherche de ses cubes à imbriquer. Son intelligence artificielle semble également réussie : observé dans des situations théoriquement difficiles (chemin bloqué, blocs retirés au milieu d’une action), Cozmo a toujours su s’en tirer rapidement et reprendre sa balade.

Du haut de son heure de batterie, on passera volontiers une bonne vingtaine de minutes à l’observer, tandis que l’application nous précisera exactement quelle action il tente d’effectuer. Si en basse luminosité, celui-ci avait tendance à repérer des animaux de compagnon inexistant, reste que l’expérience promise est bien là.

Le fait le plus étonnant qu’apporte la personnalité du petit robot est que celle-ci rend les jeux beaucoup plus prenants, du fait que l’on commence à le taquiner presque naturellement en cas de victoire ou de défaite. Chose qu’il se permet également de faire à son tour, rendant le tout très… humain, quelque part.

Et lorsque sa batterie commence à montrer des signes de faiblesse, il ne lui faudra que 20 minutes de charge pour être de nouveau totalement d’aplomb. Un temps record qui force une petite pause goûter bien méritée avant de revenir jouer.

Test Cozmo : programmation

Mais Cozmo n’est pas qu’un jouet, et le prouve dès lors que l’on pénètre dans le “Code Lab” qui permet de créer ses propres programmes avec une interface très simple. Ce labo vous permet de recréer divers projets préétablis, afin de comprendre le fonctionnement de l’interface, puis de créer les vôtres.

C’est son interface simple et claire, très facile à prendre en main, qui est à souligner. Basée sur Scratch Blocks, elle divise les nombreuses actions possibles de Cozmo en plusieurs catégories : mouvements, actions, animations, événements et contrôle.

Dans chacune des catégories, des blocs vous seront disponibles : aller vers l’avant, vers l’arrière, être enjoué, reconnaître un bloc, toutes les fonctionnalités du robot sont ici utilisables. Ne reste plus pour vous que de créer une succession de blocs ayant du sens, pour créer ainsi un programme.

A titre d’exemple, l’un de mes programmes aura été d’attendre qu’un cube soit disposé dans le champ de vision de Cozmo. Suite de quoi, le petit robot s’en approchait, le soulevait de moitié, le reposait, soupirait et reculait avant de dire “je suis trop vieux pour ces bêtises” et s’endormir.

La seule limite de ces petits programmes est celles des actions possibles par le robot. Le reste n’est affaire que d’imagination. Une fois un programme créé, vous n’avez plus qu’à le sauvegarder et revenir dans Code Lab pour le relancer si vous souhaitez le montrer à quelqu’un.

Evidemment, la grande force de ce mode est d’apprendre naturellement une pensée algorithmique aux plus jeunes, tout en fournissant une distraction intéressante aux plus vieux. Toutefois, on regrettera de ne pas pouvoir intégrer un programme créé à la routine de Cozmo, qui n’accédera véritablement à ces fonctionnalités que dans le cadre du Code Lab. Il aurait été amusant d’enrichir soi-même son Cozmo de la sorte.

Pour les plus brillants d’entre vous, un SDK est également disponible et vous donne accès à l’intégralité des fonctionnalités du robot pour développer vous-même son comportement.

Test Cozmo : potentiel et limitations

En test et en conditions réelles cette fois-ci, Cozmo ne nous a pas déçu. Tout aussi attachant, le petit robot a montré qu’un environnement moins maîtrisé qu’une salle de conférence ne lui posait aucun problème pour jouer avec nous. Il se balade à l’aise et nous charme par ses réactions.

A l’utilisation, on remarque tout de même qu’il est plus à conseiller aux enfants, qui lors d’une session d’une heure de jeu n’arriveront jamais à se lasser. Même en seul à seul, Cozmo a assez de personnalité pour donner l’impression de jouer avec un camarade plus qu’un objet, tandis que les activités qu’il propose sont aussi divertissantes qu’elles sont bonnes pour le développement de l’esprit.

Le jouet a bien le potentiel d’apprendre aux plus jeunes la programmation par l’utilisation, ce qui est un plus non-négligeable. Et son SDK fait très certainement le bonheur des chercheurs, qui peuvent utiliser cet adorable petit robot dans de nombreuses applications.

Toutefois… Cozmo a quelques limitations, dont la plus grande est d’être à sens unique. Si Cozmo interagit facilement avec son propriétaire, l’inverse n’est pas forcément vrai. En dehors des jeux, il n’est pas possible de véritablement féliciter le robot, ou même le taquiner. Quand un objet fait autant pour dévoiler une idée de personnalité, il en devient quelque peu frustrant de ne pas pouvoir lui rendre la pareille.

Exemple stupide : nous aurions aimé pouvoir lever le pouce à l’attention de Cozmo et qu’il comprenne cette interaction, ou au contraire le baisser pour lui faire comprendre notre réaction face à sa victoire ou sa défaite. Mais au final, il n’est pas possible d’entretenir ce pan de cette relation.

Le fait est qu’Anki a bien conçu son produit, faisant que de telles interactions ne sont pas impossibles à l’avenir : si Cozmo est capable de reconnaître un sourire, un pouce levé ne devrait pas lui poser problème. Ces cartes sont entre les mains de son développeur, qui a déjà montré une attention particulière à son suivi et sa croissance.

Là où il n’y aura toutefois jamais d’évolution est l’absolue nécessitée d’avoir une tablette ou un smartphone connecté pour pouvoir l’utiliser. Ceux qui pensaient pouvoir se laisser balader Cozmo sur leur bureau, à l’image d’un robot de compagnie, devront se faire une raison.

Ce qu’on aime

+ Très bien conçu
+ Résistant pour les plus petits
+ Adorable et drôle de tout temps
+ Porte d’entrée facile vers la programmation
+ Facile à paramétrer et déjà prêt en sortie de boîte

Ce qu’on n’aime moins

– Pas d’adapteur USB => secteur fourni
– Interaction à sens unique
– Ne peut rien faire sans smartphone/tablette
– Avenir intégralement dépendant du constructeur