Un son strident insupportable détruit des disques durs dans un datacenter

Le son strident et insupportable d’une conduite de gaz en cours de dépressurisation a provoqué la destruction d’une partie des disques durs d’un datacenter roumain. La conduite contenait du gaz Inergen, utilisés dans ce type d’endroit pour éteindre un incendie sans endommager les coûteux serveurs. La panne a mis la branche roumaine d’ING hors-jeu pendant plus d’une dizaine d’heures.

Un son strident suffisamment fort peut-il compromettre un datacenter ? La réponse est oui, et c’est d’ailleurs arrivé encore il y a quelques jours aux serveurs de la branche roumaine d’ING. Le son de plus de 130 db a été causé par un test des systèmes d’incendie, qui s’est avéré fonctionnel mais trop bruyant.

Pour éviter la destruction de précieux matériel, les datacenters sont en effet souvent dotés de conduites d’Inergen. Il s’agit d’un gaz inerte qui remplace l’oxygène de l’air en cas d’incendie. Ce qui éteint les flammes avec une redoutable efficacité. Lorsqu’il est déclenché, le système libère le gaz sous haute pression à travers une douille spéciale.

Et visiblement cela peut faire beaucoup de bruit. Pourtant les serveurs, eux, n’aiment pas trop, justement, le bruit. Pour vous en convaincre, un ingénieur crie dans cette vidéo sur une baie de disque durs. Le résultat parle de lui-même :

Une douzaines de disques durs HS, et des distributeurs de billets hors ligne pendant plus de 10 heures

Là, le son était si perçant que même les capteurs des ingénieurs sur place n’ont pas été en mesure de dire quelle était exactement la puissance du son. Or selon plusieurs études, il a été montré que des dommages pouvaient être causés sur des disques durs dès 110 db. Vous allez vite comprendre pourquoi.

En fait, un disque-dur stocke des données sur un plateau magnétique au moyen d’une tête de lecture, qui “flotte” au-dessus à quelques nanomètres. Du coup, ces disques n’aiment ni le mouvement, ni les corps étrangers.

Une empreinte de doigt, un grain de poussière, ou, dans ce cas, un bruit très puissant peuvent provoquer leur destruction. Des chercheurs d’IBM, cités par Motherboard, expliquent en effet qu’un disque dur ne “peut tolérer un décalage supérieur à 1/1000000 de pouces entre la tête et sa pistes sur le disque magnétique”.

L’effet s’est avéré si puissant que les données d’une douzaine de disques ont été compromises. La banque a donc du, en urgence, faire un “démarrage à froid” à partir de sauvegardes, ce qui explique l’important délai de remise en service.