Climat : la concentration de CO₂ dans l’air atteint des records catastrophiques

Selon Yves Schiama de Reporterre, la concentration de dioxyde de carbone (CO₂) dans l’atmosphère atteint actuellement des records. Elle vient de dépasser les 420 parties par million (ppm), un taux qui n’avait pas été mesuré depuis 5 millions d’années. Selon l’auteur, la Terre pourrait revenir à un taux de CO₂ similaire à il y a 15 millions d’années, quand les êtres humains n’existaient pas.

Réchauffement climatique CO2
Image Callum Shaw

Sur Terre, la concentration de CO₂ dans l’air atteint actuellement des records invraisemblables. L’auteur Yves Schiama de Reporterre tire aujourd’hui la sonnette d’alarme en analysant de désastreuses données provenant du sommet désertique du volcan Mauna Loa, de près de 4 170 mètres d’altitude, en plein océan Pacifique, dans l’archipel de Hawaii.

Des taux invraisemblables de CO₂ dans l’air

C’est « un record qui concerne chaque humain, où qu’il soit sur la planète » comme l’indique l’auteur. En effet, pour la toute première fois depuis 1957 — date à laquelle la station de mesure de l’Observatoire de Mauna Loa (MLO) fut créé —  la concentration de dioxyde de carbone dans l’air, qui y est mesurée quotidiennement, a dépassée par trois fois les 420 parties par million (ppm), avec notamment un pic à 421,21 ppm le 3 avril 2021. Des chiffres affolants partagés par Greta Thunberg via son compte Twitter.

Comme le précise l’article source, les données de cet observatoire sont particulièrement singulières. Ce dernier est en effet situé « au centre du plus grand océan de la planète, au plus loin de toutes les activités humaines » mais surtout, perché à une altitude suffisante pour être au-dessus de la couche d’inversion de l’atmosphère, « sa partie la plus basse, plus fluctuante et perturbée ». Elle est donc particulièrement représentative de l’atmosphère terrestre.

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Selon Gilles Ramstein, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) de Paris-Saclay, les forages dans les glaces polaires, ainsi que ceux dans les sédiments, « nous indiquent que ce seuil de 420 ppm n’a pas été atteint depuis l’époque géologique précédente ». Autrement dit, de pareils relevés n’avaient pas été constatés depuis le Pliocène, il y a – 5,3 à – 2,6 millions d’années. Une période où les humains n’existaient pas, puisque le premier fossile d’Homo est daté à – 2,8 millions d’années.

Gilles Ramstien met en garde. Si rien n’est fait, nous aurons « remonté » de près de 40 millions d’années d’ici à la fin du siècle. C’est-à-dire à la situation de l’Éocène, une époque où les taux de CO₂ dans l’air atteignaient les 1000 à 1200 ppm. L’intégralité de l’article est à retrouver à cette adresse.