Espace : ExoMars, victime de la guerre en Ukraine

La mission britannique ExoMars, qui vise à rechercher des signes de vie passes sur la planète rouge, vient d’être reportée. Le rover devait être lancé depuis une fusée russe Proton, dont l’utilisation a été annulée en raison de l’invasion de l’Ukraine… 

La guerre en Ukraine n’en finit plus d’impacter la collaboration internationale, y compris dans le domaine aérospatial. Les fusées de l’agence d’Elon Musk, SpaceX, devraient ainsi remplacer les lanceurs russes Soyouz. En revanche, les opérations semblent se dérouler de manière habituelle sur l’ISS, le changement de commandant s’étant effectué de manière classique.

Rover de la mission ExoMars – Crédit : Dan Kitwood/Getty Images

En revanche, la mission britannique ExoMars n’a pas été épargnée par les sanctions appliquées à la Russie, en raison de l’invasion de l’Ukraine.  En effet, celle-ci dépens des lanceurs russes Proton. L’Angleterre a décidé de ne pas utiliser ces derniers, mettant en péril la mission. La fenêtre de tir ayant été raté, il faudra attendre au moins deux ans avant de pouvoir effectuer le lancement. Mais cette suspension pourrait durer bien plus longtemps que cela.

John Zarnecki, astronome à l’Open University, déclare ainsi : Il est inconcevable que nous puissions travailler avec la Russie dans les circonstances actuelles, et cette attitude va durer longtemps […] Cela pourrait retarder ExoMars pour le reste de la décennie. D’ici là, sa technologie commencera à dater“. Le cout total de la mission est estimé à environ 840 millions de livres, soit près d’un milliard d’euros, et sa construction a duré 15 ans.

ExoMars : la Russie devait fournir non seulement la fusée, mais aussi l’atterrisseur

L’alternative serait de trouver un autre lanceur. Cependant, une telle démarche pose d’autres problèmes. En effet, la Russie fournit également l’atterrisseur Kazachok qui doit déposer le rover Rosalind Franklin sur la surface de la planète. Andrew Coates, de l’University College de Londres, explique ainsi : “D’abord, un énorme parachute aurait décéléré l’engin lors de sa descente dans l’atmosphère martienne. Ensuite, les rétrofusées de Kazachok l’auraient encore ralenti pour que le rover puisse se poser en douceur.

L’engin devait forer profondément sous la surface de Mars pour collecter des échantillons susceptibles de révéler des signes de vie passée ou présente. Les précédents rovers martiens n’ont réussi à prélever des échantillons de sol qu’à une profondeur d’environ 6 cm. Rosalind Franklin est capable de forer jusqu’à deux mètres sous la surface martienne.

Source : theguardian