La NASA arrête d’utiliser certains surnoms de corps célestes jugés discriminatoires

« Nébuleuse de l’Esquimau » ou « Jumelles Siamoises » : la NASA a décidé d’arrêter l’utilisation de certains surnoms attribués aux corps célestes, qu’elle juge discriminatoires ou racistes.

La « Nébuleuse de l’Esquimau », ou plutôt, NGC 2392, prise par Hubble en 1999.

Dans un communiqué publié sur son site Internet, la NASA a annoncé sa volonté de supprimer une poignée de surnoms utilisés pour désigner certains corps célestes, deux nébuleuses en ligne de mire. Affirmant vouloir lutter contre toutes les formes de discrimination systémique, l’agence spatiale s’apprête donc à remplacer les surnoms donnés aux corps célestes par leurs appellations officielles, toutes désignées par l’Union Astronomique Internationale (en anglais International Astronomical Union, IAU), la seule et unique organisation au monde habilitée à attribuer des noms aux objets célestes.

La NASA commencera par ne plus utiliser les surnoms attribués à deux nébuleuses

La « Nébuleuse de l’Esquimau », une nébuleuse planétaire bipolaire située dans la constellation des Gémeaux et découverte au 18e siècle, ne sera donc désormais désignée que par son vrai nom : NGC 2392, l’acronyme NGC signifiant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars, l’un des catalogues astronomiques les plus reconnus au monde aux côtés du catalogue de Messier. L’amas d’étoiles avait été surnommé de cette manière en raison de sa subjective ressemblance avec un visage humain recouvert d’une parka en fourrure.

L’exonyme « eskimo » ou « esquimau » est utilisé depuis le 17e siècle pour désigner certains peuples autochtones de l’Arctique, vivant en Alaska, comme les Inuits ou les Yupiks. Ces derniers considèrent aujourd’hui ce terme comme péjoratif, insultant voir, discriminatoire. La NASA souhaite donc désormais supprimer ce surnom, autrefois « imposé » aux Inuits, un terme « colonialiste » teinté d’une « histoire raciste », et désormais abandonné par les documents officiels. Même exécutoire pour NGC 4567 and NGC 4568, toutes deux situées dans l’amas de la Vierge, surnommées « galaxies Jumelles Siamoises » depuis de nombreuses années.

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Une décision encouragée par Thomas Zurbuchen, astrophysicien suisse-américain et administrateur associé de la Direction des missions scientifiques de la NASA : « Notre objectif est que tous les noms soient alignés sur nos valeurs de diversité et d’inclusion, et nous travaillerons de manière proactive avec la communauté scientifique pour y contribuer. La science est pour tout le monde, et chaque facette de notre travail doit refléter cette valeur ». Même constat pour Steve Shih, administrateur associé pour la diversité et l’égalité des chances au siège de la NASA : « La science dépend de contributions diverses et profite à tout le monde. C’est pourquoi nous devons la rendre inclusive », s’est-il exprimé sur le site officiel de l’agence spatiale américaine.

Source : NASA