L’Homme de Néandertal réalisait des peintures : des preuves retrouvées en Espagne

Des stalagmites peintes en rouge retrouvées dans une grotte située en Espagne sont l’œuvre de l’homme de Néandertal, selon des scientifiques et une revue de l’Académie américaine des sciences (PNAS). Une preuve supplémentaire de leurs préoccupations esthétiques ou symboliques.

Stalagmites Néandertal
Les stalagmites. © Joao Zilhao, AFP

Des stalagmites peintes à Cueva de Ardales, dans le sud de l’Espagne, renforcent les preuves selon lesquelles les Néandertaliens étaient douées de capacités artistiques, esthétiques ou symboliques. Une étude a révélé que ces stalagmites peintes, datées d’il y a près de 65 000 ans, sont très probablement l’œuvre de nos plus proches parents humains anciens.

La recherche, publiée dans la revue PNAS, contredit en outre les affirmations antérieures selon lesquelles les marques étaient le résultat de pigments naturels. Cette nouvelle intervient également quelques jours après la découverte d’un os daté de 51 000 ans qui prouve qu’ils étaient très créatifs.

Une peinture à base d’ocre rouge sur les colonnes d’une stalagmite monumentale par Néandertal

« Nous affirmons que ces peintures ne sont pas le résultat de processus naturels et montrons que la composition de la peinture est cohérente avec l’activité artistique », ont déclaré les chercheurs dans leur étude. « Nos résultats renforcent l’hypothèse selon laquelle les Néandertaliens utilisaient symboliquement ces peintures et le grand dôme stalagmitique les abritant sur une période de temps prolongée » ajoutent-ils.

La Cueva de Ardales a été découverte en 1821, à la suite d’un tremblement de terre. Au total, plus d’un millier de motifs ont été recensés dans cette grotte, avec quatre thèmes distincts : des peintures à la main, de faune, des représentations humaines féminines et, enfin, des signes peints et gravés, comme le détaille le Diario De Sevilla.

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« Ce n’est peut-être pas exactement ce qu’on peut appeler de l’art », relativise le Pr. d’Errico, chercheur CNRS à l’Université de Bordeaux à l’AFP. Mais « le lieu, la coulée stalagmitique et le fait de mettre du pigment dessus était important, un comportement symbolique » précise-t-il.

Si les comportements symboliques de l’Homme de Néandertal sont controversés, l’utilisation fonctionnelle de l’ocre sur des peaux a déjà été avéré par le passé. Longtemps considéré comme un être archaïque et proche de l’animalité, celui qui aurait été en guerre avec nos ancêtres pendant près de 100 000 ans était peut-être donc bien doté de capacités intellectuelles et de traditions culturelles…

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