Neptune : la « tâche noire » a soudainement changé de cap

Un phénomène étrange s’est produit il y a quelques jours sur Neptune : une tempête géante, la fameuse « tâche noire », a fait un aller-retour soudain de l’hémisphère nord jusqu’à l’équateur.

Neptune NASA, ESA, STScI, M.H. Wong (University of California, Berkeley), and L.A. Sromovsky and P.M. Fry (University of Wisconsin-Madison)
Neptune aura eu deux tempêtes. Image NASA, ESA, STScI, M.H. Wong (Université de Californie, Berkeley), et L.A. Sromovsky et P.M. Fry (Université de Wisconsin-Madison)

Le télescope spatial Hubble de la NASA a passé des décennies à observer certaines des régions les plus éloignées du cosmos. Sa dernière découverte en date a eu lieu relativement près de chez nous : les scientifiques observant Neptune ont découvert que la grande tempête, la « tache sombre » qui secouait son atmosphère, avait fait quelque chose d’inattendu.

Une gigantesque tempête sur Neptune change soudainement de cap

La tempête, qui apparaît comme une tache sombre et floue d’ici sur Terre, se déplaçait vers le sud à travers la planète lorsqu’elle a été observée en 2019. Comme l’a révélé la NASA dans un nouveau billet de blog, des images plus récentes, prises en 2020, suggèrent que la tempête a changé de cap. Elle se dirige donc maintenant vers le nord. D’ailleurs, les nuages lumineux, constatés depuis 2018, ont disparus.

Rien de bien étonnant présenté comme ça, mais ce qui est intriguant, c’est que ce changement de direction spontané a fait apparaître une autre tâche le long de la tempête principale. Un élément qui suggère qu’elle a peut-être été « créée » par la plus grande tempête, ou qu’elle s’en est détachée. Au fil du temps, la plus petite tempête s’est progressivement éloignée de son homologue, avant de disparaître définitivement.

Si vous vous demandiez quelle est la taille exacte de ces tempêtes, sachez que la plus grande des deux mesure environ 7 500 kilomètres de diamètre et la plus petite s’étend sur 6 200 km environ. En parlant de tempête, la NASA propose depuis peu de survoler la planète géante Jupiter à travers les yeux de la sonde Juno.

« Nous sommes enthousiasmés par ces observations car ce plus petit fragment sombre fait potentiellement partie du processus de perturbation de la tache sombre », a déclaré Michael H. Wong de l’Université de Californie à Berkeley, un scientifique étudiant le phénomène, dans un communiqué. « C’est un processus qui n’a jamais été observé. Nous avons vu d’autres taches sombres disparaître, mais nous n’avons jamais rien vu de perturbateur, même si cela est prédit dans les simulations informatiques » a-t-il ajouté. « Perturbateur » car c’est ce détachement qui aurait, a priori, fait faire un demi-retour à la tempête.

Des observations futures et peut-être même des missions pour visiter les planètes situées aux confins de notre système pourraient nous aider à mieux comprendre leurs conditions météorologiques et la dynamique de leurs atmosphères. À ce sujet, une récente étude explique que notre système solaire disposerait « d’autoroutes » pour, potentiellement, accélérer les voyages stellaires.

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