Variole : des scientifiques recréent le dangereux virus avec de l’ADN commandé sur internet

Des scientifiques ont recréé la variole avec de l’ADN commandé sur Internet. Le dangereux virus éradiqué en 1977 provoque l’apparition de pustules qui finissent par couvrir le corps, et tuait jusqu’à un malade sur trois parmi les adultes, laissant les survivants défigurés. Elle est toujours restée hors de portée de traitement efficace. Cet exploit suscite autant l’effroi que l’espoir de trouver de nouveaux traitements contre des maladies comme le cancer.

La variole, aussi appelée petite vérole en raison des lésions cutanées caractéristiques qui l’accompagnent, vient d’être recréée en laboratoire par une équipe de scientifiques de l’Université d’Alberta (Canada) dont les recherches sont financées par le groupe pharmaceutique américain Tonix. La variante du virus recréé n’affecte normalement que le cheval, et vise à démontrer la faisabilité d’un vaccin contre la variole humaine.

Variole : le dangereux virus recréé avec de l’ADN commandé sur internet

Mais aussi d’autres vaccins utilisant un virus comme vecteur, et potentiellement servir de transport génétique dans le cadre de thérapies géniques est de nouveaux traitements contre les cancers. Or là où les chercheurs ont commis un exploit, c’est que la variante chevaline et humaine de la variole sont aujourd’hui éradiquées. La variole équine qui n’affecte que légèrement l’Homme, a servi elle-même à éradiquer la variole humaine.

Son infection permettait en effet de développer les anticorps nécessaires pour vaincre la forme humaine. Les chercheurs ont commandé sur internet du matériel génétique du virus, ont reconstitué son génome complet, et ont réussi… à le réanimer. Le tout pour un budget d’à peine 100.000 dollars. Cette facilité à ranimer un virus avec aussi peu de ressources a de quoi nous inquiéter.

Cela signifie qu’une nation ou un groupe extrémiste pourrait, sous réserve de convaincre des scientifiques avec le savoir nécessaire, développer des armes biologiques avec des conséquences potentiellement désastreuses. Les chercheurs assurent de leur côté ne pas avoir donné suffisamment d’informations dans leur papier pour qu’un profane puisse recréer un virus “à la maison”.

Mais les revues scientifiques Nature mais aussi Science ont tout de même refusé de publier les conclusions de cette étude, mortifiés par le potentiel double-usage de leur découverte. Ce refus pourrait, en outre, grandement limiter la portée de ces travaux.