Windows vs Mac : pourquoi il est vraiment temps d’arrêter de les opposer – opinion

Plutôt Windows ou Mac ? Depuis la seconde moitié des années 1980, les deux monstres de la tech que sont Microsoft et Apple ont imposé leur vision de l’ordinateur personnel à la conquête du monde. Le premier a conquis plus de 90% du marché des PC dans le monde en se cantonnant longtemps à Windows et aux logiciels. Apple a toujours pensé l’ordinateur comme une solution intégrée, optimisée et user friendly. Mais ces dernières années les choses ont beaucoup évolué.

Windows et Mac, c’est un peu comme Batman et le Joker, Lex Luthor et Superman, Magneto et Professeur X, ou encore Thor et Loki. En fonction de l’ordinateur que l’on utilise, on a cette fâcheuse tendance à voir l’autre système d’un mauvais oeil. Et pour être franc, ça a quand même très longtemps eu beaucoup de pertinence.

Quand j’étais plus jeune, je faisais pas mal de musique sous Cool Edit (oh mon dieu, souvenirs !) Fruity Loops, puis, plus tard les premières versions d’Ableton. À part un Macintosh des années 1980, qui a disparu du domicile familial après un cambriolage, on a toujours eu un ou deux PC à la maison.

Windows vs Mac : et si il était temps d’arrêter de les opposer ?

Mes parents les utilisaient essentiellement dans le cadre de leur travail. L’un d’entre eux était un PC d’entreprise, donc assez verrouillé. L’autre était là pour faire le job : de mémoire une tour MSI très bon marché. En grandissant, j’ai adoré faire évoluer ces machines, les bidouiller, overclocker la carte graphique qui n’était alors vraiment pas taillée pour…

Les PC ont accompagné ma passion pour la high-tech et le hardware. Mais j’avais, je vous le disais d’autres passions. Et le hic c’est qu’à l’époque, le PC que j’utilisais à la maison, sous Windows, adorait les écrans bleus, surtout lorsque je la pratiquais. A chaque fois que ça arrivait, je me disais “mais bon sang, pourquoi tu n’as pas appuyé sur Ctrl + S ?”.

Il me fallait souvent recommencer à 0. Puis j’ai pu tester un mac chez des amis. Et là, ça a été la révélation. On me disait que ça ne plante presque jamais, que c’est insensible aux virus, que le système d’exploitation Mac OS X est bien plus user friendly et mieux organisé.

Alors après des mois d’économies, j’ai fini par craquer pour un MacBook Pro 17 pouces (un pré-Unibody en aluminium). En ouvrant la boîte j’avais presque l’impression de me retrouver avec de la technologie alien. Je me suis même demandé si j’aurais pas besoin quand même du PC sous la main. Mais… je me suis bien vite habitué.

La machine remplissait effectivement bien ses promesses. J’ai gardé mon PC, mais je l’allumais de moins en moins souvent. Je l’ai mis sous Ubuntu, ce qui lui a donné une seconde jeunesse. Plus tard, Apple a ajouté Bootcamp, pour permettre d’installer Windows ou Linux en dual-boot.

Dans la foulée, les applications de virtualisation se sont démocratisées, je pense notamment à Parallels Desktop pour Mac que j’utilise encore beaucoup. Ainsi tout en étant sur mac je pouvais n’être privé d’aucun aspect du monde des PC. Je pouvais en fait utiliser plus d’applications de qualité que sur une machine Windows.

Et même jouer à des jeux vidéo avec un hardware certes indigne d’un PC gamer, mais franchement pas dégeu non plus.  Bref, le meilleur des deux mondes, non ? C’est comme ça qu’on se retrouve en tant que client Apple à devenir un vrai VRP de la marque. J’ai commencé à conseiller les macs à tout le monde. Et je n’étais pas le seul.

Lorsque j’ai du changer 7 ans plus tard mon premier mac, la question s’est à nouveau posée : mac ou PC Windows ? L’évocation de Windows comme OS principal ne m’a rappelé que de très mauvais souvenirs, d’autant que le design des mac Unibody venait de sortir, et qu’il n’y avait vraiment à mes yeux pas de machine plus agréable, non seulement à utiliser, mais aussi du point de vue du design.

Je passe également sur l’autonomie, on était en 2010, et à l’époque, 7 heures sur batterie, c’était tout simplement futur right now. Du coup, oui, c’était mac ou rien d’autre. Des années encore sont passées, ce mac là d’ailleurs fonctionne encore. Mais il a fallu encore le changer, il y a quelques mois.

La question s’est à nouveau posée : Mac ou PC ? J’avais écrit une tribune dans laquelle je m’interrogeais sur la pertinence d’acheter une machine à presque 3000 euros pour continuer à rester dans l’écosystème Apple. Puis j’hésitais à repasser sous Windows 10, notamment à cause de la politique en matière de vie privée de Microsoft, des bloatwares et des pubs intempestives.

Mais c’est en fait surtout certains logiciels auxquels j’étais habitués – en plus de la nouvelle Touch Bar et là encore du design – qui ont fini par me convaincre une fois encore… d’acheter un MacBook Pro 2016. Pourtant j’ai arrêté d’être un VRP Apple auprès de mes proches. Et au contraire ce qui attire de plus en plus mon regard, ce sont les innovations du Microsoft de Satya Nadella et Panos Paney.

À mon sens, ce sont eux, les héritiers de Steve Jobs. D’abord ils rapprochent hardware, software et design, et transforment en profondeur l’entreprise. On leur doit des produits qui, je pense, dépassent parfois en qualité et en innovation les produits Apple. Je pense notamment aux magnifiques Surface Studio. Mais aussi à toute la gamme des Surface, des machines d’excellente facture.

Peut-être à l’exception quand même du Surface Laptop : je crois qu’aucun constructeur n’a jusqu’ici mis autant de colle dans une machine, Apple compris. Microsoft aujourd’hui ne fabrique plus uniquement des logiciels. Le hardware fait partie de l’équation. Mais aussi le design ! Hourra !

D’ailleurs, la politique de prix de Microsoft est aujourd’hui très proche de celle d’Apple. Alors si on achète un Surface chez Microsoft on se retrouve sans les fameux bloatwares hyper agaçants, et un Windows 10 qui il faut bien l’admettre s’améliore énormément. Notamment grâce à la nouvelle habitude des Creators Update.

D’ailleurs le terme lui même n’est pas anodin. Avant Apple c’était pour les créatifs, Microsoft, pour les “pros”, pour l’entreprise. Cette dichotomie aussi semble avoir pratiquement disparue. Même IBM, l’inventeur des PC x86 s’équipe massivement chez Apple. On comprend qu’aujourd’hui, répondre à la question mac ou windows a nettement de moins de sens.

C’est plus un choix d’expérience utilisateur, mais au final chez Microsoft (et d’autres constructeurs) aussi bien que chez Apple, on peut avoir l’alliance du design et d’un OS ultra-performant. Côté apps, je trouve qu’il existe quand même encore des petits plus à rester sous macOS outre la préférence en terme de goût (Photoshop mac vs Photoshop Windows par exemple).

Mais ces petits avantages comparatifs ont à l’évidence de moins en moins de pertinence. Qu’en pensez-vous ?