Astronomie : enfin une explication pour le mystère des sursauts radio rapides

Les astronomes ont réussi à retracer de mystérieuses ondes radio spatiales jusqu’à une source provenant de notre propre galaxie, révèle le journal Nature.

CHIME: Copernicus Hyperspectral Imaging Mission
L’observatoire fédéral de radioastrophysique de Kaleden, en Colombie-Britannique, qui abrite le télescope CHIME. Image André Renard

En avril dernier, un groupe d’astronomes avait repéré une courte et puissante explosion d’ondes radio provenant de l’espace extra-atmosphérique. Un fait étrange, dont la source a enfin été repérée, au sein-même de notre propre galaxie. C’est la première fois que des scientifiques parviennent à identifier ces mystérieuses ondes radio, les sursauts radio rapides (fast radio burst, FRB), ou sursauts Lorimer (Lorimer burst), qui fascinent la communauté scientifique depuis de longues années.

Une étoile à neutrons propage des rayons X et gamma

En astronomie, les sursauts radio rapides sont des sursauts d’ondes radio d’une durée de quelques millisecondes. Le premier d’entre eux a été découvert par une équipe de chercheurs menée par Duncan Lorimer, en 2007. Depuis, les scientifiques et astronomes tentent de traquer leurs origines, en vain. Selon le journal Nature, le FRB capté en avril provenait d’une étoile « zombie », incroyablement puissante et surtout, située au sein de notre propre galaxie.

Appelée étoile à neutrons, cet astre est en réalité un résidu très dense qui se forme lorsqu’une étoile massive, plus grande que notre propre Soleil, s’effondre sur elle-même. On peut également la nommer magnétar, ou magnétoile, selon la dénomination officielle. Elle héberge un champ magnétique extrêmement puissant qui stocke des quantités d’énergie ahurissantes, capables de déformer la forme des atomes.

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Si les FRB n’apparaissaient qu’à des milliards d’années-lumière en dehors de notre galaxie, ce magnétar n’est / n’était situé qu’à seulement 30 000 années-lumière de nous. Notre balcon ou notre terrasse, à l’échelle du cosmos. Cette proximité a permis aux chercheurs d’établir « le » lien entre FRB et magnétar : quelques jours à peine avant la détection du FRB, les astronomes remarquaient que l’un d’entre eux envoyait des rayons X et des rayons gamma à travers la galaxie, permettant de faire le lien.

Après analyses, les astronomes de CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment) et de STARE2 ont confirmé que les ondes radio coïncidaient bel et bien avec cet événement. Bien évidemment, cette observation, très isolée, ne prouve pas encore à 100 % que les FRB sont liés aux magnétoiles (le doute est cependant levé sur les théories les plus folles). En revanche, les astronomes ont désormais un meilleure idée de l’endroit où il faudra chercher pour mieux les comprendre.

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