Coronavirus : un gène issu de Néandertal entraînerait des formes graves

Les formes graves du Covid-19 pourraient être imputées à l’homme de Néandertal. C’est du moins ce qu’affirme une étude parue le 30 septembre dans la revue Nature. Explications.

Il est encore impossible de comprendre précisément comment le coronavirus choisit ses proies. Mais alors que la pandémie continue de faire des dégâts aux quatre coins du globe, la recherche sur le sujet progresse. Certains facteurs – comme l’âge avancé, le fait d’être un homme, l’obésité, le diabète – peuvent entraîner des formes sévères chez les patients infectés. 

Une étude récente pointe toutefois un facteur aggravant pour le moins déroutant. Svante Pääbo et Hugo Zeberg, deux chercheurs allemands, assurent ainsi qu’un morceau d’ADN issu de l’homme de Néandertal favoriserait les formes les plus graves du coronavirus. « Les personnes ayant hérité de ce variant génétique ont trois fois plus de risques d’être placées sous ventilation artificielle si elles sont contaminées », souligne Hugo Zeberg. 

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Coronavirus : 50% des habitants d’Asie du Sud possèdent le gène aggravant 

Pour arriver à cette conclusion, les deux scientifiques se sont plongés dans deux études, tirées du New England Journal of Medicine et de la Covid-19 Host Genetics Initiative. Ces dernières portent sur les facteurs de risques génétiques qui engendreraient des formes graves de la maladie. Les deux chercheurs y ont constaté qu’une variante génétique localisée dans une région du chromosome 3 était assimilée à des formes sévères du coronavirus

Région dont on savait déjà qu’elle hébergeait du code génétique issu de l’homme de Néandertal. Notamment grâce à l’étude du génome du fossile néandertalien Vindija 33.19, qui a vécu il y a 50.000 ans sur un territoire correspondant à la Croatie d’aujourd’hui. 

Fait intéressant, ce gène préhistorique n’est pas présent chez tous les habitants du monde. Il est ainsi porté par près de 50% des habitants d’Asie du Sud et par 16% des Européens. Au Bangladesh, les habitants sont particulièrement exposés puisqu’ils sont 63% à être porteurs du gène. A l’inverse, ce morceau d’ADN est quasiment absent chez les Africains. Ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi l’Afrique est moins frappée de plein fouet par la pandémie. 

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