Des scientifiques veulent stocker l’ADN de 6,7 millions d’espèces sur la Lune

Un groupe de scientifiques a proposé, lors de l’AeroConf 2021, la création d’une « arche lunaire » afin de sauvegarder l’ADN de 7 millions d’espèces terriennes. 

La Lune
La Lune. Image Unsplash

Un plan de sauvegarde en cas d’apocalypse. Après la création confirmée d’une base orbitale lunaire par la Chine et la Russie, la Lune pourrait bien accueillir, d’ici une trentaine d’années, l’ADN de près de 7 millions d’espèces terrestres. Un groupe de scientifiques souhaiterait effectivement créer une sorte « d’Arche de Noé » lunaire, destinée à stocker, et sauvegarder des millions de graines, de spores, de spermatozoïdes et d’œufs d’espèces animales, végétales et fongiques. Le plan serait de les stocker dans des caves souterraines, autrefois façonnées par de la lave.

Un projet de sauvegarde ambitieux

Les scientifiques ont présenté leurs plans pour cette arche lunaire dimanche 7 mars, lors de la conférence aérospatiale de l’IEEE, qui s’est tenue virtuellement cette année en raison de la pandémie de COVID-19. « Il y a cette forte interconnexion entre nous et la nature. Nous avons la responsabilité d’être les gardiens de la biodiversité et les moyens de la préserver », a déclaré l’auteur principal du projet, Jekan Thanga, chef du laboratoire d’exploration spatiale et robotique terrestre (SpaceTREx) à l’Université de l’Arizona.

L’arche comprendrait deux sections principales, l’une au-dessus et l’autre au-dessous du sol. Les échantillons génétiques seraient conservés dans des modules de cryoconservation (entre – 180 et – 196 °C) à l’intérieur de « caves souterraines » creusées par la lave il y a 3 milliards d’années. Elles seraient reliés à la surface par des ascenseurs.

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En surface, un réseau de communication et des panneaux solaires permettraient de maintenir l’arche de manière autonome. Un sas autoriserait les visiteurs humains. Près de 200 caves lunaires potentielles ont été d’ailleurs repérées par l’équipe pour y stocker l’ADN.

En revanche, toute la technologie nécessaire à ce projet ambitieux n’existe pas encore. Mais les chercheurs, par la voix de Thanga, pensent cependant que l’arche pourrait être construite d’ici les 30 prochaines années. « Voir même en 10 à 15 ans, en cas d’urgence » indique-t-il.

Il faut dire que la construction d’une telle arche serait un énorme défi logistique. Près de 200 à 250 fusées seraient nécessaires pour envoyer les échantillons, selon Thanga. Le scientifique estime en revanche que les prochaines missions lunaires de la NASA et de l’Agence spatiale européenne (ESA) « jetteront les bases » de ce type de projet de construction.

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