Croisement homme-singe : des scientifiques ont créé les premiers bébés chimères

En Chine, une équipe de chercheurs dirigée par Juan Carlos Izpisua a annoncé jeudi avoir créé 132 embryons mélangeant des cellules de singe et d’humain. Une étrange expérimentation qui a immédiatement créé la controverse au sein de la communauté scientifique.

Des singes à Singapour
Des singes à Singapour. Image libre

El País a rapporté hier une perturbante et dérangeante découverte scientifique. En effet, une équipe de chercheurs travaillant en Chine a réussi à créer 132 embryons mélangeant des cellules de singe et d’humain. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Cell, jeudi 15 avril. Les expérimentations, dirigées par Juan Carlos Izpisua, avaient commencées en 2019.

Un progrès biomédical à l’éthique controversé

La revue scientifique publiée sur Cell décrit le processus. « L’équipe du scientifique espagnol Juan Carlos Izpisua a créé 132 embryons comportant un mélange de cellules de singe et humaines dans un laboratoire en ChineTrois de ces embryons se sont développés pendant 19 jours à l’extérieur de l’utérus, après quoi les chercheurs ont arrêté l’étude » indique le quotidien madrilène.

Dans le détail, deux équipes, l’une française, l’autre sino-américaine, ont mené à bien cette expérience. Fondamentalement, les scientifiques ont introduit des cellules humaines au sein d’embryons de singe. Ces dernières ont été cultivées en laboratoire, pendant 3 jours par l’équipe française et pendant plus de deux semaines par l’équipe sino-américaine.

Voir aussi : Une nouvelle chirurgie chimique pour réparer les mutations dans les embryons

Ce n’est pas tout, puisque les scientifiques ont constaté que les cellules communiquaient d’une manière à laquelle ils ne s’attendaient pas. Les résultats suggèrent qu’il y a encore beaucoup à apprendre en la matière, pour le meilleur ou pour le pire. « Ces résultats peuvent aider à mieux comprendre le développement humain précoce et l’évolution des primates et à développer des stratégies pour améliorer le chimérisme humain chez des espèces évolutives éloignées. » indique l’étude.

Si certains verront cette revue comme une véritable avancée dans le domaine du biomédical, l’éthique d’une telle expérimentation pose question, surtout en France. Comme l’indique Le Monde, « L’article 17 du projet de loi [la révision en cours de la loi de bioéthique] entend encadrer les embryons chimères. C’est un des points de discorde : si l’Assemblée nationale veut autoriser l’adjonction de cellules humaines dans un embryon animal, le Sénat s’y oppose farouchement ».

Source