Les filtres anti-lumière bleue n’aideraient pas à mieux dormir

Une nouvelle étude suggère que les filtres à lumière bleue qui équipent nos appareils (smartphones, PC, etc.) n’auraient finalement aucun impact sur notre sommeil. Selon cette étude, le seul moyen d’améliorer la qualité de sommeil est de s’abstenir complètement d’utiliser l’écran avant d’aller se coucher.

Filtre lumière bleue
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Au cours de ces dernières années, les scientifiques ont affirmé que la lumière bleue émise par les écrans de nombreux appareils électroniques pouvait perturber considérablement nos habitudes de sommeil. Pour lutter contre cela, presque tous les ordinateurs portables ou smartphones sont de nos jours dotés d’un mode « nuit » spécifique et conçu pour réduire les émissions de cette lumière. Une nouvelle étude publiée sur le journal Sleep Health suggère que ces filtres n’auraient finalement aucun impact sur la qualité de notre sommeil.

Les filtres à lumière bleue n’auraient aucun impact sur le sommeil, selon une étude

Il y a une vingtaine d’années, des scientifiques avaient découvert qu’une protéine rétinienne sensible à la lumière appelée mélanopsine était produite par de petites cellules rétiniennes situées à l’arrière de nos yeux. La mélanopsine, générée en réponse à la lumière, aide à réguler nos rythmes circadien. Autrement dit, elle dicte à notre cerveau s’il doit rester éveillé et alerte.

Avec le temps, la mélanopsine s’est également révélée particulièrement sensible aux spectres bleus de la lumière, se situant autour de longueurs d’onde de 480 nanomètres. De très nombreuses hypothèses suggèrent, depuis plusieurs années, que l’utilisation d’un écran dans les heures précédant le coucher peut perturber le sommeil.

Mode Nuit sur PC Windows, Night Shift sur iOS et macOS, Flux pour toutes les plates-formes ou presque… Tous ces logiciels ou fonctionnalités n’auraient finalement aucun impact sur notre qualité de sommeil, révèle cette nouvelle étude, menée par une équipe de chercheurs de l’université Brigham Young et du centre médical de l’hôpital pour enfants de Cincinnati.

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Les chercheurs ont recruté 167 jeunes sujets et les ont répartis en trois groupes pour une étude de sept nuits. Un groupe a dû passer une heure avant de se coucher à utiliser son iPhone avec le mode Night Shift activé. Un deuxième groupe a fait de même mais avec le mode nuit désactivé, tandis qu’un troisième groupe a été invité à ne pas utiliser de téléphone du tout pendant l’heure avant d’aller se coucher.

La qualité de leur sommeil a été suivie à l’aide d’un accéléromètre porté au poignet, et divers résultats ont été calculés. On citera par exemple le temps pour s’endormir, la durée totale du sommeil et la fréquence de réveil pendant le sommeil. Les résultats sont sans appel, puisqu’aucune différence n’a été déplorée sur les trois groupes.

L’auteur de l’étude affirme que « l’engagement psychologique de l’utilisation d’un smartphone » est un facteur bien plus important dans l’altération de la qualité du sommeil. Autrement dit, le simple fait d’utiliser un smartphone est assez perturbant pour notre cerveau ; la lumière bleue n’aurait, elle, aucun impact.

L’étude complète est à retrouver ici.