Les Néandertaliens auraient été en guerre avec nos ancêtres pendant 100 000 ans

De récentes études démontrent que l’Homme de Néandertal aurait été en guerre avec Homo sapiens pendant plus de 100 000 ans.

Crânes néandertalien et d'homme moderne | Mike Baxter:Musée d'Histoire Naturelle de Cleveland CC BY-SA 2.0
Crânes néandertalien et d’homme moderne. Mike Baxter. Musée d’Histoire Naturelle de Cleveland. CC BY-SA 2.0

Les Néandertaliens auraient été en guerre contre nos ancêtres pendant plus de 100 000 ans, révèle Nicholas R. Longrich, maître de conférences en biologie évolutive et en paléontologie, à l’Université de Bath.

Des ressemblances frappantes entre Homo sapiens et Homo neanderthalensis

Il y a environ 600 000 ans, l’humanité s’est scindée en deux. Un groupe est resté en Afrique, évoluant vers ce que nous sommes devenus aujourd’hui, Homo sapiens. L’autre est parti en Asie, puis en Europe, devenant Homo neanderthalensis, les Néandertaliens. À l’exception d’un léger et controversé métissage, l’Homme de Néandertal n’est pas réellement notre ancêtre, mais plutôt une espèce sœur, évoluant en parallèle. Notre crâne et notre anatomie squelettique est presque la même, et nous partageons 99,7 % de notre ADN.

Homme de Néandertal et Homo sapiens. Image DR

S’il est tentant de s’imaginer que les Néandertaliens vivaient en paix avec la nature et les uns avec les autres, ce n’était vraisemblablement pas le cas. La territorialité, la violences et les guerres ne sont pas des inventions modernes : elles sont innées, et eux non plus n’ont pas échappé à ces terribles attitudes comportementales. Au contraire. Grâce à la biologie et la paléontologie, nous nous sommes aperçus que les Néandertaliens étaient  probablement comme nos ancêtres : des combattants violents, des guerriers dangereux.

La guerre, la guerre ne meurt jamais

Comme les lions, les loups et comme notre propre espèce, les Néandertaliens étaient eux aussi chasseurs de gros gibier. La guerre fait partie intégrante de l’être humain : elle est si ancienne, si historique que des sites de massacres préhistoriques remontant à des millénaires ont été découverts. Sur le plan comportemental, ils étaient également comme nous : ils ont fait du feu, enterré leurs morts, façonné des bijoux à partir de coquillages et de dents d’animaux, fabriqué des œuvres d’art et des sanctuaires en pierre.

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Si l’on en croit de récentes (et d’anciennes) découvertes archéologiques, les Néandertaliens partageaient nos instincts créatifs comme nos instincts les plus destructeurs. Ils utilisaient des lances pour abattre des cerfs, des bouquetins, des élans, des bisons, voire des rhinocéros et des mammouths. Au corps-à-corps, leur gabarit imposant et leurs muscles les rendaient incroyablement forts. Leurs grands yeux  leur apportaient probablement une meilleure vision en basse lumière, leur permettant de manœuvrer dans l’obscurité pour les embuscades et les raids menés à l’aube.

100 000 ans de guerre, pour l’issue que nous connaissons

Pire : la meilleure preuve que les Néandertaliens ont non seulement combattu mais excellé à la guerre, c’est qu’ils nous ont rencontrés, et qu’ils n’ont pas été immédiatement exterminés. Au lieu de ça, les Néandertaliens auraient résisté à l’expansion humaine moderne pendant environ 100 000 ans. Ils excellaient probablement en tactiques et en stratégies : ils ont occupé le Moyen-Orient pendant des millénaires, acquérant sans aucun doute une intime connaissance du terrain, des saisons, comment vivre des plantes et des animaux indigènes.

L’offensive. Image Nicholas R. Longrich

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Malgré tout, et après 150 000 ans à tenter de conquérir les terres de l’Homme de Néandertal, Homo sapiens s’est imposé. En Israël et en Grèce, nos ancêtres archaïques ont gagné du terrain, avant qu’une « offensive finale » ne commence il y a 125 000 ans. Ce n’était pas une Blitzkrieg, mais plutôt une longue guerre, à l’usure. En fin de compte, nous sommes restés. Pourquoi et comment, ça, nous l’apprendrons avec plus d’exactitude au fur et à mesure de nos recherches.

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