NASA : James Webb détecte du dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’une exoplanète

Le télescope spatial James Webb (JWST) de la NASA vient de faire une découverte importante. L’instrument a détecté du dioxyde de carbone au sein d’une exoplanète. Et c’est une première mondiale.

Plus tôt cette semaine, Webb partageait une immense image montrant des centaines de galaxies. Bien que ses instruments aient été endommagés par une micrométéorite, le télescope spatial a un agenda plutôt chargé. Ainsi, l’instrument étudie désormais des exoplanètes lointaines. Dans ce cadre, le JWST a détecté du dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’une géante gazeuse chaude appelée WASP-39 b située à quelque 700 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Vierge. Il s’agit là d’une découverte révolutionnaire qui pourrait ouvrir une nouvelle ère de recherche sur les mondes extérieurs à notre système solaire.

Vue d’artiste – Crédit : NASA, ESA, CSA, Joseph Olmsted (STScI)

La planète, à peu près aussi massive que Saturne mais plus grande que Jupiter, avait déjà été observée par le télescope spatial Hubble dans les longueurs d’onde optiques. Les observations précédentes avaient révélé la présence de vapeur d’eau, de sodium et de potassium dans l’atmosphère de la planète. Mais Webb, spécialisé dans l’infrarouge, y a détecté la signature du dioxyde de carbone.

James Webb : une découverte inédite

Zafar Rustamkulov, étudiant diplômé de l’Université Johns Hopkins, ne cache pas son enthousiasme. Celui-ci déclare : “Dès que les données sont apparues sur mon écran, la formidable caractéristique du dioxyde de carbone m’a saisi […] C’était un moment spécial, le franchissement d’un seuil important dans les sciences des exoplanètes“.

Laura Kreidberg, directrice de l’Institut Max Planck d’astronomie en Allemagne, ajoute : “Cette détection sans équivoque de dioxyde de carbone est une étape majeure pour la caractérisation de l’atmosphère des exoplanètes […] Le dioxyde de carbone nous aide à mesurer l’inventaire complet de carbone et d’oxygène de l’atmosphère, ce qui est très sensible aux conditions du disque où la planète s’est formée.”

La découverte a été réalisée à l’aide de l’instrument NIRSpec du satellite Webb, un spectrographe très sensible. James Webb, comme l’intégralité de ses prédécesseurs, ne peut observer directement une exoplanète. Les scientifiques analysent donc la baisse de luminosité d’une étoile quand la planète passe devant elle.

Source : space.com