Covid-19 : le masque chirurgical jetable resterait efficace même après lavage

Les masques chirurgicaux jetables seraient-ils efficaces, même après avoir été lavés ? C’est ce qu’indique un chercheur de l’École nationale supérieure de l’art et de l’industrie du textile (ENSAIT) de Roubaix, interrogé ce matin au micro de France Bleu.

Faut-il jeter son masque chirurgical après utilisation ou après l’avoir porté plus de quatre heures ? Faut-il le laver ? Si oui, combien de fois ? Non, oui, et jusqu’à cinq lavages, répond Philippe Vroman, chercheur de l’École nationale supérieure de l’art et de l’industrie du textile (ENSAIT) de Roubaix, interrogé ce matin au micro de France Bleu.

Si des études sont actuellement en cours, le port du masque chirurgical reste pour l’instant à usage unique et limité à 4 heures d’utilisation.

Le masque chirurgical résiste jusqu’à 5 lavages, selon Philippe Vroman

Si son port est régulièrement débattu, la stratégie de port du masque est obligatoirement adaptative et évolue notamment en fonction des phases successives de la pandémie de Covid-19. Dans un contexte où la circulation du virus est encore significative sur le territoire, l’objectif du port du masque est de limiter la diffusion du virus afin de prévenir tout risque de deuxième vague épidémique. Appliqué de concert avec les gestes barrières, la distanciation sociale et une politique de dépistage massifs, c’est l’une des seules obligations afin de ne pas revenir à des mesures extrêmement lourdes sur les plans sanitaire, social et économique.

Si la fiche de doctrine du Ministère des Solidarités et de la Santé préconise que le port du masque chirurgical « ne doit pas dépasser 4 heures » et est « à usage unique », des études en cours démontreraient prématurément son efficacité après lavage. Aussi dénommé masque de soins ou encore masque antiprojections, le masque chirurgical est de norme NF EN 14683 et possède une capacité filtrante de 95 à 98 % des particules de 3 μm, selon son type. En plus de l’application d’une charge électrostatique, ses capacités de filtration satisfaisantes sont notamment dues à l’une des trois épaisseurs qui le constituent, le meltblown, un matériau textile non tissé et très filtrant, situé au cœur du filtre.

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Au micro de France Bleu, Philippe Vroman explique que ses capacités de filtration font du masque chirurgical une protection « globalement supérieure à la moyenne des autres masques » et ce, « même après avoir été lavé et avoir perdu sa charge électrostatique ». Si l’humidité, les micro-projections ou l’eau réduit significativement ses capacités filtrantes, Vroman explique que le niveau de filtration resterait malgré tout « bien supérieur à celui des masques grand public, qui eux ne filtrent que 90 % des particules de 3 microns ». Si des études sur la tenue du masque après lavage sont en cours à l’ENSAIT, le chercheur indique qu’elles promettent d’ores et déjà des « résultats intéressants, jusqu’à cinq lavages ». 

Tant que ces études ne sont pas officiellement validées par la communauté scientifique, le port du masque chirurgical reste à usage unique et dans une limite de 4 heures d’utilisation.

Efficacité de filtration des masques. Image ENSAIT