Mars est trop petite pour retenir de l’eau liquide, selon une étude

Il reste aujourd’hui peu d’eau dans les calottes glaciaires et dans l’atmosphère de Mars, la faute, semblerait-il, à une perte d’eau dans l’espace. Mais la planète rouge était vouée à la dessiccation à cause de sa petite taille, suggère une nouvelle étude.

Mars eau
© Ittiz CC BY-SA 3.0

Grâce aux nombreuses observations d’explorateurs robotiques tels que les rovers Curiosity et Perseverance de la NASA, les scientifiques savent que de l’eau liquide a coulé sur et sous la surface martienne par le passé. La planète rouge abritait autrefois des lacs, des rivières et des ruisseaux, et peut-être même un immense océan qui couvrait une large partie de son hémisphère nord.

Regrettablement, cette eau a pratiquement intégralement disparue il y a environ 3,5 milliards d’années, perdue dans l’espace. Les scientifiques pensent que cela est dû à un changement climatique dramatique, qui s’est produit après la perte de son champ magnétique. Ce dernier protégeait l’air de Mars contre les particules chargées provenant du soleil.

Mais cette cause immédiate était sous-tendue par un moteur plus fondamental, selon une nouvelle étude : Mars est tout simplement trop petite pour retenir les eaux de surface sur le long terme.

Une planète « fondamentalement trop petite pour retenir de l’eau »

« Le destin de Mars a été décidé dès le début » explique le co-auteur de cette étude, Kun Wang, professeur adjoint de sciences de la Terre et des planètes à l’Université de Washington. « Il y a probablement un seuil pour que les planètes rocheuses puissent retenir suffisamment d’eau pour permettre l’habitabilité et la tectonique des plaques » ajoute–t-il. Ce seuil dépasserait la taille de Mars, pensent les scientifiques.

L’équipe a ainsi examiné 20 météorites martiennes, sélectionnées dans le but d’être représentatives de la composition globale de la planète rouge. Les chercheurs ont mesuré l’abondance de divers isotopes de potassium au sein de ces roches, dont l’âge variait de 200 millions d’années à quatre milliards d’années.

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Avec l’aide du potassium comme traceur, ils ont découvert que Mars a perdu beaucoup plus d’éléments volatils (tels que l’eau) au cours de sa formation que la Terre, qui est environ neuf fois plus massive que la planète rouge.

« Cette étude souligne qu’il existe une plage de taille très limitée pour que les planètes aient juste assez, mais pas trop d’eau, afin de pouvoir développer un environnement de surface habitable » indique Klaus Mezger, co-auteur de l’étude, que vous pouvez retrouver ici.