Énergie solaire : cette entreprise veut envoyer un miroir géant en orbite, les scientifiques s’inquiètent
La startup Reflect Orbital a un projet bien particulier. Celle-ci veut placer en orbite une constellation composée de dizaines de milliers de miroirs. Son but : réfléchir la lumière du soleil la nuit pour alimenter des centrales solaires.
La demande énergétique de l’humanité augmente, c’est un fait. L’IA, par exemple, a besoin de toujours plus d’énergie pour fonctionner, à tel point que l’ancien PDG de Google estime que l’IA consommera bientôt 99 % de notre énergie. Dans ce cadre, le développement des énergies renouvelables est crucial. L’énergie solaire peut d’ailleurs être très utile. On a déjà pu voir une invention capable de dessaler l’eau de mer uniquement grâce au soleil. Un youtubeur a même réussi à installer des panneaux solaires sur la Tesla Model 3 pour la recharger.
Mais, comme son nom l’indique, un panneau solaire a donc besoin de… soleil. Ainsi, la nuit, lorsque le soleil passe de l’autre côté de la planète, les panneaux solaires ne produisent plus d’énergie. Mais une start-up californienne a décidé de contourner ce problème d’une manière plutôt simple. Du moins, sur le papier.
Reflect Orbital : un désastre écologique ?
En effet, Reflect Orbital prévoit de placer en orbite pas moins de 4 000 miroirs géants. Une fois assemblée, la constellation devrait couvrir une surface de 334 m². Une fois mis en place, cet immense miroir devrait être en mesure de renvoyer la lumière du soleil sur Terre en pleine nuit, afin d’alimenter des centrales solaires ciblées.
Toutefois, cette initiative, qui doit toujours obtenir l’approbation de la FCC (Federal Communications Commission), inquiète de nombreux scientifiques et astronomes. Tout d’abord, une telle lumière éclairant le ciel nocturne gênerait considérablement le travail des astronomes, tout comme la constellation Starlink.
Siegfried Eggl, professeur adjoint d’astrophysique, met en garde : « Le coût que cela implique, non seulement pour l’astronomie, mais pour toute la civilisation — sans parler des impacts écologiques — n’en vaut pas la peine, à mon avis », déclare-t-il. « Ce serait comme avoir une pleine Lune chaque nuit — un désastre pour l’astronomie. »
Mais ce n’est pas tout. En effet, une « pleine Lune » artificielle bouleverserait également la faune terrestre. C’est en tout cas ce que laisse entendre David Smith, responsable plaidoyer et changement social pour l’ONG BugLife, qui déclare : « En prolongeant artificiellement les heures de jour et en brouillant la frontière entre le jour et la nuit, la lumière artificielle perturbe les rythmes circadiens, la physiologie et les comportements de nombreuses espèces. »
Source : gizmodo